Espèces invasives dans le monde en 2023 : animales et végétales

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En 2014, un article rédigé par Claude concernait les "PLANTES INVASIVES DE SAINT BREVIN" 

(voir dans la rubrique "dossiers") 

Aujourdhui, en 2023, vous pouvez retrouver des rapports tels que celui de France Monde, source AFP publié et mis à jour le 3/9/23 sur la menace réelle et invisible des espèces exotiques (faune et flore).

(voir à la suite de ce préambule). 

A la fin de ce rapport, je vous joins également les références d'une étude faite en 2016 sur les "plantes vasculaires invasives en Pays de la Loire." Vous pourrez constater qu'entre 2016 et 2023, toutes ces espèces ont évolué. Une explication vous sera donnée sur la différence d'une plante invasive ou potentiellement invasive.

Espèces invasives, une menace sous-estimée au cœur d'un rapport inédit

source : AFP Publié et mis à jour le 3/9/23   - FRANCE MONDE

"Cet article sur la menace réelle et quasiment invisible des espèces exotiques envahissantes appelée EEE, (faune et flore)". Ces espèces sont au cœur du prochain rapport de l'IPBES, l’équivalent du Giec pour la biodiversité,

Il est  publié  pour alerter sur le phénomène et réfléchir sur les moyens d’y faire face.

Les espèces invasives sont l'un des "facteurs directs de perte de biodiversité à l'échelle mondiale", avec le changement climatique ou la pollution par exemple, rappelle l'IPBES, panel international d'experts réunis sous l'égide d'ONU.

Son nouveau rapport, préparé par 86 experts internationaux originaires de 49 pays, s'appuie sur plus de 13.000 études de références, synthétisés pendant quatre ans.

Il sort quelques mois après l'accord de Kunming-Montréal, où la communauté internationale s'est fixée comme objectif de réduire de 50% le taux d'introduction d'espèces exotiques envahissantes d’ici 2030.

"Le phénomène est encore peu connu et jusqu’à récemment, à part chez quelques scientifiques, suscitait peu d'attention. Mais c'est pourtant un problème majeur aussi bien sur le plan écologique que sanitaire ou même économique", souligne Christophe Diagne, chercheur à l'Institut de recherche pour le développement (IRD) de Montpellier.

En s'installant durablement sur de nouveaux territoires, ces espèces "vont changer l'environnement local, avec des conséquences qu’on ne mesure pas toujours au début, mais qui peuvent conduire à faire disparaître certaines espèces natives", explique M. Diagne.

 Très adaptables, ces animaux ou ces plantes, introduits volontairement ou non par l'homme, prolifèrent, supplantent ou chassent les espèces indigènes, allant jusqu'à en faire disparaître certaines et provoquant des impacts multiples, souvent insoupçonnés avant qu'il ne soit trop tard.

Grand Format sur la Biodiversité : quelles sont les espèces menacées près de chez vous ?

Un "rôle majeur" dans l'extinction d'autres espèces"

Pour évaluer et contrer cette "urgence immédiate", l'IPBES a synthétisé plus de 13 000 études, grâce au travail de 86 experts internationaux de 49 pays. L'organisme dénombre 37 000 espèces dites exotiques (introduites par l'homme sur un territoire) dans le monde. Parmi elles, un peu moins de 10% (3 515) sont considérées comme invasives, c'est-à-dire qu'il existe "des preuves" des "effets négatifs, et dans certains cas irréversibles" qu'elles provoquent, selon ce panel qui conseille la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB). Parmi ces ennemis publics, 6% sont des plantes (1061 plantes), 22% des invertébrés (1852), 14% des vertébrés (461), et 11% des microbes (141). 

Les espèces invasives présentent une grave menace pour la biodiversité : elles jouent un "rôle majeur" dans 60% des extinctions et dans 16% des cas, elles en sont même l'unique cause. Leurs principaux méfaits sont de bouleverser les écosystèmes (27%), d'entrer en compétition avec les espèces indigènes (24%) ou la prédation (18%), selon l'IPBES qui alerte "sur les effets en cascade". Un exemple emblématique et récent : l'incendie meurtrier à Maui (Hawaï) a été alimenté en partie par des plantes importées pour nourrir le bétail, qui se sont propagées dans les plantations sucrières abandonnées.

Des étourneaux qui survolent Ajaccio en Septembre 2020

Des étourneaux qui survolent Ajaccio en Septembre 2020

Principales espèces animales invasives par classe, ordre et famille d'après la base des espèces invasives de l'IUCN   Photo AFP/Julia Han Janicki, Sophie Ramis.

Principales espèces animales invasives par classe, ordre et famille d'après la base des espèces invasives de l'IUCN Photo AFP/Julia Han Janicki, Sophie Ramis.

Les principales espèces invasives de plantes (Photo AFP -Julia Han Janicki, Sophie Ramis, Laurence Saubadu)

Les principales espèces invasives de plantes (Photo AFP -Julia Han Janicki, Sophie Ramis, Laurence Saubadu)

Les exemples sont nombreux, du dodo de l’île Maurice, disparu en raison de la prédation d'animaux importés par les colons (rats, chats, chiens), à l’écrevisse américaine, prédateur redoutable dans les cours d'eau français ou d’apparemment inoffensif bourdon européen sur le point d'avoir la peau de son collègue chilien en ramenant un parasite ravageur.

Une étude en 2021 dans Global Change Biology montrait que 14% de la "diversité fonctionnelle" (habitat et masse) des mammifères était menacée par les invasions biologiques et que 27% des oiseaux, particulièrement vulnérables, pourraient disparaître au cours des cinquante prochaines années.

Pour la santé humaine, les impacts peuvent être ravageurs, par exemple avec le moustique-tigre, responsables d’épidémies de dengue ou de chikungunya.

Au niveau financier aussi, les conséquences ne sont pas négligeables : en 2021, une étude dans Nature chiffrait le coût des ravages à au moins 1.288 milliards de dollars depuis 1970.

"C’est énorme ! A titre de comparaison, ce montant est supérieur au PIB de la plupart des pays africains réunis", souligne M. Diagne qui a coordonné cette étude. Une autre étude en avril juge le montant des dégâts à peu près similaire aux dommages causés par les tremblements de terre ou les inondations.

Selon Invacost, une base de données coordonnée notamment par le CNRS, ce coût "triple chaque décennie depuis 1970" quand dans "le même temps, les dépenses investies pour éviter ou contrôler ces invasions sont 10 à 100 fois moins importantes".

(1) Un pêcheur tient un crabe bleu dans la lagune de Scardovari, au sud de Venise, le 11 août 2023 Photo AFP Piero Cruciatti- (2) Une tortue cooter de Floride à Boynton Beach en Floride le 16 novembre 2022 (Photo AFP) Bruce Bennett (1) Un pêcheur tient un crabe bleu dans la lagune de Scardovari, au sud de Venise, le 11 août 2023 Photo AFP Piero Cruciatti- (2) Une tortue cooter de Floride à Boynton Beach en Floride le 16 novembre 2022 (Photo AFP) Bruce Bennett

(1) Un pêcheur tient un crabe bleu dans la lagune de Scardovari, au sud de Venise, le 11 août 2023 Photo AFP Piero Cruciatti- (2) Une tortue cooter de Floride à Boynton Beach en Floride le 16 novembre 2022 (Photo AFP) Bruce Bennett

Selon l'IPBES, "la menace croissante" que représente les espèces exotiques envahissantes "est généralement mal comprise".

Son rapport inédit a pour objectif de "faire autorité" et de "contribuer grandement à combler les lacunes critiques en matière de connaissances, à soutenir les décideurs et à sensibiliser le public", souligne Helen Roy du Centre britannique d'écologie et d'hydrologie, qui copréside la publication.

- Constante évolution -

Peu de recensements officiels existent : la base de données mondiales des espèces invasives (GISD), coordonnée par l'Union internationale pour la conservation de la nature, estime leur nombre à 1.071, rappelle M. Diagne. Mais le changement climatique accélère le déplacement d'espèces.

Les effets néfastes peuvent longtemps rester invisibles et une espèce, considérée un temps comme envahissante, peut ne plus l’être quelques années plus tard car l'environnement s'y sera adapté ou elle aura simplement disparu d'elle-même.

D'où la nécessité de ne pas diaboliser : "il n'y a pas de + bonnes ou de mauvaises espèces+ en soi, c'est le fait qu'elle soit déplacée qui pose problème, pas l'espèce en elle-même", souligne M. Diagne.

Très adaptables, ces animaux ou ces plantes, introduits volontairement ou non par l'homme, prolifèrent, supplantent ou chassent les espèces indigènes, allant jusqu'à en faire disparaître certaines et provoquant des impacts multiples, souvent insoupçonnés avant qu'il ne soit trop tard. Ils parviennent à s'intégrer dans de nouveaux écosystèmes sans les déstabiliser ou entraver le développement des espèces locales. Les problèmes surviennent lorsque ces espèces se révèlent être envahissantes et nuisent à la diversité biologique locale.

source : AFP Publié et mis à jour le 3/9/23   - FRANCE MONDE

Le bourdon européen, implanté par l'homme au Chili, est sur le point d'avoir la peau du bourdon de Dahlbom, une espèce sud-américaine, à cause d'un parasite qu'il héberge, selon un rapport publié le 4 septembre 2023. (Stéphane Vitzthum/ Biosphoto/ AFP)

Le bourdon européen, implanté par l'homme au Chili, est sur le point d'avoir la peau du bourdon de Dahlbom, une espèce sud-américaine, à cause d'un parasite qu'il héberge, selon un rapport publié le 4 septembre 2023. (Stéphane Vitzthum/ Biosphoto/ AFP)

D'après une étude faite en 2016 sur les "plantes vasculaires invasives en Pays de la Loire." (référence en fin de page)  une comparaison est faite entre une plante invasive et/ou potentiellement invasive.

Ici, nous parlons de l'Invasive potentielle :

Plante non indigène présentant actuellement une tendance au développement d’un caractère envahissant (C’est à dire qu’elle forme dans quelques sites des populations denses (mais non encore stabilisées), ce qui laisse craindre une dynamique d’extension rapide)à l’intérieur de communautés naturelles ou semi-naturelles et dont la dynamique à l'intérieur du territoire considéré et/ou dans des régions limitrophes ou climatiquement proches, est telle qu'il existe un risque de la voir devenir à plus ou moins long terme une invasive avérée. A ce titre, la présence d’invasives potentielles sur le territoire considéré justifie une forte vigilance et peut nécessiter la mise en place rapide d’actions préventives ou curatives.

A surveiller :

Dans les milieux naturels ou semi-naturels, une plante à surveiller est une plante non indigène ne présentant actuellement pas (ou plus) de caractère envahissant avéré ni d’impact négatif sur la biodiversité dans le territoire considéré mais dont la possibilité de développer ces caractères (par reproduction sexuée ou multiplication végétative) n’est pas totalement écartée, compte tenu notamment du caractère envahissant de cette plante et des impacts sur la biodiversité dans d’autres régions. La présence de telles plantes sur le territoire considéré, en milieux naturels ou anthropisés, nécessite une surveillance particulière, et peut justifier des mesures rapides d’intervention.

 Sont retenues parmi les plantes à surveiller les plantes exogènes suivantes :

  1. les plantes accidentelles, naturalisées ou en voie de naturalisation ne montrant actuellement pas de tendance au développement d’un caractère envahissant dans le territoire considéré (pas de développement en population dense dans au moins un site, ni de dynamique d’extension rapide) en milieu naturel ou semi-naturel, ou en milieu fortement anthropisé (décombres, bords de routes, etc.), mais dont on sait qu’elles causent des problèmes graves à la santé humaine.
  2. les plantes naturalisées ou en voie de naturalisation présentant actuellement dans le territoire considéré un caractère envahissant uniquement à l’intérieur de communautés végétales fortement anthropisées (décombres, bords de routes, etc.), mais n’étant pas considérées comme invasives à l’intérieur de communautés végétales naturelles ou semi-naturelles ailleurs dans le domaine biogéographique atlantique ou ailleurs dans le monde dans une aire climatique proche, au climat tempéré (océanique ou continental), ou subtropical (dont méditerranéen).
  3. les plantes accidentelles présentant dans le territoire considéré une tendance au développement d’un caractère envahissant à l’intérieur de communautés végétales naturelles ou semi-naturelles, et n’étant pas considérées comme invasives à l’intérieur de communautés végétales naturelles ou semi-naturelles dans le domaine biogéographique atlantique ou ailleurs dans le monde dans une aire climatique proche, au climat tempéré (océanique ou continental), ou subtropical (dont méditerranéen).
  4. les plantes accidentelles, naturalisées ou en voie de naturalisation en milieu naturel ou semi-naturel, ou en milieu fortement anthropisé (décombres, bords de routes, etc.) ne présentant pas actuellement de tendance au développement d’un caractère envahissant (pas de développement en population dense dans au moins un site, ni de dynamique d’extension rapide) dans le territoire considéré, mais ayant présenté par le passé un  caractère envahissant (avec impact sur la biodiversité) dans le territoire considéré, et aujourd’hui intégré sans dysfonctionnement aux communautés indigènes
  5. les plantes accidentelles, naturalisées ou en voie de naturalisation ne présentant pas (ou plus) actuellement de tendance au développement d’un caractère envahissant dans le territoire considéré (pas de développement en population dense dans au moins un site, ni de dynamique d’extension rapide), mais étant considérées comme invasives avérées (envahissantes avec impact sur la biodiversité) ailleurs dans le domaine biogéographique atlantique ou ailleurs dans le monde dans une aire climatique proche, au climat tempéré (océanique ou continental), ou subtropical (dont méditerranéen) à l’intérieur de communautés végétales naturelles ou semi-naturelles.
  6. les plantes accidentelles, naturalisées ou en voie de naturalisation présentant dans le territoire considéré une tendance au développement d’un caractère envahissant à l’intérieur de communautés végétales fortement influencées par l’homme (décombres, bords de routes, etc.), et étant considérées comme invasives (envahissantes et portant atteinte à la biodiversité locale) ailleurs dans le domaine biogéographique atlantique ou ailleurs dans le monde dans une aire climatique proche, au climat tempéré (océanique ou continental), ou subtropical (dont méditerranéen) à l’intérieur de communautés végétales naturelles ou semi-naturelles.

Sources : Cronk & Fuller, 1996 in S. Müller (2004), Köhler et col. (2005), Pysek et al., 2004 in Meerts et col., 2004, A. Aboucaya, (1999), modifiés ; Wittenberg, 2005.

SOURCES : Voir détail de la liste des espèces invasives avérées, invasives potentielles, et les espèces à surveiller etc… pour le département de la Loire Atlantique de la page 19 à 29 du

Document du « Conservatoire botanique national de Brest (Préfecture de la région Pays de la Loire) datant de 2016 intitulé « Liste des plantes vasculaires invasives des Pays de la Loire, rédigé par Fabien Dortel et Julien Geslin.

Reprenons les termes de la page 2 de celui-ci :

« Ce document doit être référencé comme suit : DORTEL F., GESLIN J., 2016 - Liste des plantes vasculaires invasives des Pays de la Loire. Liste 2015. DREAL Pays de la Loire. Brest : Conservatoire botanique national de Brest, 36 p., 3 annexes. »

Voir « Plantes vasculaires invasives en Pays de la Loire, Etude de 2015 » et établir des comparaisons à ce jour, quant à toutes ces espèces invasives ou potentiellement invasives.

 

 

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